Le Collège des Ceintures Noires Phương Khi : La relation entre la tactique et l’attitude dans les assauts traditionnels au Qwan Ki Do
1. Introduction
Cet essai a pour objectif le partage d’une analyse sur la relation pouvant exister entre les différentes tactiques de combat permettant de marquer des points dans les assauts traditionnels de Qwan Ki Do et les différents profils psychologiques des combattants d’après un système classification reconnu.
La liaison de ces deux concepts définit la notion de comportement du combattant qui se décline en plusieurs variantes auxquelles nous tâcherons d’en identifier les avantages et les axes d’amélioration.
1.1 Rappel : La différence entre la stratégie et la tactique
Selon l’étymologie, le mot stratégie dérive du grec (stratos signifie « armée », ageîn signifie « conduire »). La stratégie est un « ensemble d’actions coordonnées, d’opérations habiles, de manœuvres en vue d’atteindre un but précis ».
La tactique (du grec ancien taktikê : modifier, ranger) se rapporte à l’organisation et à la marche suivie pour réussir à toute confrontation (économique, commerciale, sportive, ludique, diplomatique, etc.) et décrit l’art de combiner de manière optimale les modes opératoires et les moyens dont on dispose pour emporter un gain ou une décision.
La tactique est un enjeu local et limité dans le temps, alors que la stratégie est une élaboration globale. Dans le cadre des assauts traditionnels au Qwan Ki Do, nous allons parler de tactiques de combat.
1.2 La définition d’un assaut
Dans les arts martiaux, un assaut est un ensemble d’actions de combat unitaires effectuées de manière enchaînée par un combattant dans une joute. Ces actions peuvent être actives ou passives. Lorsque l’enchaînement logique de ces actions s’interrompt, l’assaut se termine mais n’est pas systématiquement ponctué d’une attribution de point ni même d’un arrêt du combat.
2. Classification des tactiques en assaut
Note de l’auteur : Cette classification est une synthèse élaborée à partir des différentes lectures (cf. Pour aller plus loin – Bibliographie).
2.1 Définitions des trois groupes principaux de tactique
A. L’attente
- L’attente défensive : Le combattant est en posture d’observation et adopte des positions et des postures de sécurité visant à empêcher l’adversaire de marquer des points. Une telle attitude provoque l’attaque de l’adversaire.
- L’attente offensive : Le combattant prend des positions tactiques, réalise des feintes sans velléité d’attaque immédiate, se prépare à réaliser une attaque ou adopte une attitude déstabilisante visant à prendre un avantage psychologique sur son adversaire.
B. L’attaque
- L’attaque directe : Un ou plusieurs coups portés directement, une projection, un balayage. Réussie ou non mais portée avec conviction (sinon, se reporter à « l’attente offensive »). Elle est rapide et surprend l’adversaire, mais peut être sujette à une contre-attaque.
- L’attaque indirecte : Une feinte suivie d’une attaque, un enchaînement combiné ou de préparation à un coup principal. La combinaison d’une attente offensive et d’une attaque est un aussi exemple d’attaque indirecte. Par exemple, amener l’adversaire dans un endroit propice à la réalisation d’une technique que l’on maîtrise ou encore l’habituer à une forme d’attaque pour le surprendre avec une autre forme. L’attaque indirecte est le résultat d’une tactique de construction de l’assaut.
C. La réponse à une attaque
- La fuite, l’acceptation : On s’écarte afin de cesser l’assaut de manière sûre mais sans pouvoir contre-attaquer. On sort de l’aire de combat, on tourne le dos de manière tactique. On réagit mécaniquement à une attaque de manière non-offensive. On reçoit l’attaque sans vouloir y réagir.
- L’esquive : On évite une attaque tout en conservant un potentiel et une volonté de riposte. Par exemple, reculer suite à un coup de pied et être capable de donner un coup de poing en retour est une esquive. On peut aussi parler d’ « absorption » car on ne s’oppose pas (complètement) à l’énergie de son adversaire. La « contre-attaque » correspond ainsi à deux mouvements (une esquive suivie d’une attaque) à la différence du « Contre » ou du « Stop ».
- Le blocage : on pare une attaque par une attaque opposée provoquant un choc, avec une possibilité ou une volonté de riposte. On parle de « casser » l’attaque car l’on cherche à se protéger de l’impact tout en en brisant le moyen offensif de l’adversaire. C’est par exemple la réponse du « Phuong Duc Bat Hô » (L’aile du Phénix qui abat le Tigre) sur un Thoi Son (Coup de poing direct).
- Le contre : c’est une réponse spécifiquement adaptée à une attaque. Saisir un coup de pied circulaire et balayer l’adversaire dans une même dynamique est un contre. Pour cela elle doit être effectuée d’une manière :
- Apprise, maîtrisée
- assimilée
- et automatisée.
- Le stop : c’est une réponse offensive immédiate qui casse la distance initialement prévue par l’attaquant. En Karaté on appelle cela le « Sen No Sen » : (l’initiative dans l’initiative ou l’attaque dans l’attaque). Il s’agit du summum dans l’échelle de difficulté, car cette technique requiert un relâchement et une concentration extrême associés à une explosivité d’exécution. De plus, elle doit être réalisée avec nombre minimal de mouvements car l’on considère au Qwan Ki Do qu’il faut un minimum de gestes pour une efficacité maximum.
Note de l’auteur : Pour ma part je considère le stop comme une attaque avec un timing très particulier où ce serait l’adversaire qui donne le « Go ». Je considère cette tactique comme “Suprême” chez le combattant et je prévois de la développer dans un prochain article afin d’expliquer comment elle intègre selon moi l’esprit des deux combattants et l’univers qui les entoure.
Tableau récapitulatif :
2.2 Une tactique unique par assaut
Bien que qu’on puisse parler de plusieurs mouvements tactiques dans un assaut, le plan global d’un assaut doit selon moi être issu d’une tactique unique. Par exemple, si je me déplace dans le but de trouver une occasion d’attaquer précise et déterminée à l’avance, ce n’est plus une attente offensive suivie d’une attaque directe, mais une attaque indirecte car mon schéma mental est déterminé à l’avance.
Pour illustrer ce point, voici un quiz plutôt difficile. Essayez de trouver quelle tactique globale est employée dans chaque situation :
- J’attaque sans volonté de toucher mais plutôt pour m’imposer psychologiquement. Quelle est cette tactique ?
- J’enchaine un coup de poing gauche puis droite, de manière à détourner l’attention de mon adversaire et gagner en distance puis je lance un balayage à droite. Quelle est cette tactique ?
- Quelle tactique est utilisée lors d’un travail de « sape » (plutôt utilisée en Vo Daï). Par exemple une frappe à l’intérieur de la cuisse?
- Je provoque mon adversaire jusqu’à ce qu’il bouge, puis je lui porte un coup en contre : C’est une attente défensive : Vrai ou faux ? C’est une attaque indirecte : Vrai ou Faux ?
- En début de combat, l’adversaire explore mes réflexes en sautillant et en envoyant un revers de sa main droite dans ma direction (Thoi Son Ta-Chi). Je réagis en faisant de même et nos deux revers s’entrechoquent sans la volonté d’aller plus loin. Est-ce un contre ? un blocage ? Autre chose ?
- Je jauge mon adversaire sur la distance de ses frappes en le provoquant. Je peux ensuite reculer pour l’éviter mais en prenant l’information de ses capacités d’allonge : Est-ce une attente défensive ? Offensive ? Une fuite ? une esquive ?
Réponses :
- Attente offensive. Notez que c’est une stratégie car elle pilote mon combat dans sa globalité.
- Attaque indirecte.
- Attaque directe : Au même titre qu’un poing au visage, je cherche à mettre l’adversaire hors combat.
- Faux : la tactique globale est de le toucher suite à mon attente. Vrai : la tactique globale est une attaque programmée.
- C’est une réponse à mécanique une attaque sans velléité de défense : il s’agit d’une fuite/acceptation.
- Même si le second mouvement est une réaction à l’attaque (une fuite), le schéma tactique global est une attente offensive.
Note de l’auteur : Il n’y a pas de jugement négatif à porter sur la fuite car elle est autorisée et doit être connue, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité ou de stratégie.
2.3 Hiérarchisation des tactiques pour un assaut
Chaque tactique a ses avantages à être connue et appliquée pour construire le combat. Mais toutes ne donnent pas des points de manière directe et efficace.
Voici une qualification de chaque tactique en fonction de son potentiel à marquer des points.
- L’attente défensive : le but immédiat n’est pas de marquer des points.
- La fuite : on ne perd pas de points mais on ne risque pas d’en gagner non plus.
- L’attente offensive : on obtient un potentiel accru de marquer par la suite.
- L’esquive, le blocage, le contre : on n’est pas à l’initiative du combat mais on se donne une opportunité de marquer.
- Le stop : on peut considérer cela comme une attaque à un timing donné : au moment de l’attaque adverse, on est dans une logique offensive.
- L’attaque directe : on décide du moment de marquer des points. Il n’y a pas de détours.
- L’attaque indirecte : on construit le marquage de point. On est moins sujet au contre.
En résumé on obtient la hiérarchie suivante :
Dans le chapitre suivant, nous verrons les différents profils psychologiques du combattant et la relation qu’il entretient avec les tactiques vues précédemment.
3. Les profils psychologiques du combattant.
3.1 Les 4 profils psychologiques dans la méthode « D.I.S.C.»
William Moulton Marston est un psychologue du début du 20ème siècle. Il est à l’origine du détecteur de mensonges grâce à son travail sur la pression sanguine systolique en 1922. En 1928 il publie un livre qui classifie les profils psychologiques en 4 types : Les Dominants, Influents, Stables et les Consciencieux. Féministe engagé, c’est aussi le créateur du personnage de Wonder Woman en 1941. 😉
La méthode « DISC » qui en découle classifie les individus selon leur niveau d’introversion, d’extraversion, leur penchant vers la réalisation personnes ou l’empathie.
3.1.1 Introversion vs Extraversion
Selon Jung : « Celui chez qui l’introversion prédomine, est hésitant face au monde extérieur, préférant se concentrer sur ses propres impressions de ce qui se passe à l’extérieur. Il se « retire », pour ainsi dire, vers sa subjectivité pour, et avant de, éventuellement réagir. De ce fait, l’introverti peut sembler renfermé et timide en comparaison à l’extraverti perçu comme sociable et réactif ». Selon Kagan, cette particularité serait due à une amygdale plus sensible, laquelle fait le lien entre les stimuli et les émotions résultantes, mais aussi au sentiment de peur et d’anxiété.
Concernant l’extraversion, outre la définition inverse proposée précédemment, on ajoutera, toujours selon Jung, que l’extraverti possède une énergie psychique tournée vers l’extérieur.
3.1.2 L’empathie vs la réalisation personnelle
Le profil « Personnes » est sujet à l’empathie émotionnelle, c’est à dire la capacité à se mettre à la place d’une autre personne et à éprouver ce qu’elle ressent. Il a besoin de cette relation qui devient prépondérante dans ses choix d’action.
A l’inverse, le profile « Tâches » possède un comportement tourné vers lui-même avec une propension au raisonnable, à l’utilisation du rationnel et de la sensation, plutôt que l’intuition et le sentiment.
3.1.3 Les 4 profils résultants
Dans la pratique, le sujet répond à un questionnaire en faisant abstraction du contexte familial, professionnel ou religieux, pour se concentrer sur son « Moi » propre. La combinaison de ces réponses selon les 2 axes décrits précédemment, amène aux 4 profils suivants : Dominant, Influent, Stable et Consciencieux.
Note de l’auteur : Une autre méthode, dite méthode « Arc en Ciel », reprends les couleurs Rouge, Jaune, Vert et Bleu et l’agrémente de huit nuances au lieu de quatre.
- La personnalité Dominante a tendance à être directe et décisive et autonome. Elles préfèrent diriger que suivre et tendent vers des postes de direction et de gestion. Ils ont tendance à avoir une grande confiance en eux, prendre des risques et à résoudre des problèmes, ce qui amène les autres à naturellement se tourner vers eux pour prendre des décisions et être orientés. Leur crainte est d’être dominés.
- La personnalité Influente aime être le centre de l’attention. Ils sont enthousiastes, optimistes, bavards, persuasifs et impulsifs. Les Influents aiment la présence des gens et leur font naturellement confiance. Leur crainte est de ne pas être écouté, de décevoir et d’être rejeté.
- Le Stable est réputé pour être prévisible. Ils sont d’humeur égale, amicaux, sympathiques avec les autres et très généreux avec leurs proches. Ils sont compréhensifs savent écouter, tout en préférant les relations intimes et personnelles. Diplomates et patients, leurs craintes sont les changements brutaux et la perte de sécurité.
- Le Consciencieux est exact, précis, et ont le souci du détail. Ils réfléchissent de manière analytique et prennent des décisions avec soin avec beaucoup de recherches et d’informations pour les étayer. Le Consciencieux est perfectionniste et a un degré d’exigence très élevé pour lui-même et pour les autres. Il suit les règles et voit des détails que beaucoup ne voient pas. Le Consciencieux n’aime pas que l’on critique ou qu’on corrige son travail car on touche à son identité. En somme, il suffit de peu de choses pour le contenter.
Et vous, de quel profil psychologique DISC vous rapprochez-vous le plus ?
3.2 Conséquences dans la pratique martiale
Note : Ces considérations sont issues de considérations personnelles et sont évidemment discutables. Les situations décrites ici font abstraction des histoires et des relations personnelles qui vont influencer les motivations, le type de travail et leur intensité pour chaque individu.
- Le Dominant aura tendance à s’entraîner jusqu’au plus haut niveau, ne serait-ce que pour contrôler de son environnement, accéder à son désir naturel de développement personnel, et ne jamais se trouver en infériorité à aucun moment.
- L’Influent va s’entraîner tant qu’il obtient de la satisfaction, du progrès visible, de l’amusement, des relations sociales. Mais il va surtout pratiquer en regard des autres. Son objectif n’est pas de dominer mais se faire remarquer. Du fait qu’il s’ennuie rapidement aux tâches répétitives, il va sans cesse tâcher d’innover dans ses techniques qu’il partagera volontiers avec ses frères d’armes.
- Le Consciencieux : son but est la réalisation de tâches, d’objectifs, de travail sur soi, en recherche d’accomplissement personnel. Il va préférer la technique au combat, la connaissance à la confrontation de terrain car la connaissance et le savoir-faire lui suffisent. Il fait son devoir de pratiquant.
- Le Stable, il fait preuve d’empathie, voire de « sympathie », ce qui l’empêche de se battre avec conviction. Il œuvre à la cohésion du groupe, et tel le mortier, est essentiel au groupe social que représente un club d’arts martiaux. Mais on peut se poser la question : pourquoi le Stable fait-il des arts martiaux? Le stable veut apprendre à se défendre et s’entourer de la force positive que le groupe représente. Certes, à terme et avec du travail, il va prendre de l’assurance, s’affirmer et va pratiquer de manière combative. Mais pourquoi ferait-il de la compétition en tant que Stable ? Pour moi, si un stable aime la compétition, c’est qu’il se trouve dans une des 3 autres catégories.
4. La relation entre la tactique et l’attitude
Un profil psychologique DISC n’est valable que dans des circonstances données. On peut donc changer de profil psychologique et donc d’attitude à tout moment en fonction de différents paramètres : est-on persuadé de gagner ou perdre le combat, est-on motivé, en forme, etc.
4.1 Les différentes attitudes en combat
- Foncer et dominer : Le combattant mène son combat de manière à gagner certaine. Il préfère l’offensive et la maîtrise de son combat. C’est une attitude de Dominant. Certes, il peut utiliser une tactique innovante ou appliquer des techniques entendues et répétées à l’avance mais son attitude reste dominante.
- Innover, surprendre, jouer avec l’adversaire : Le combattant aime surprendre son adversaire en attaque ou en défense. Il n’est pas certain du résultat mais c’est une manière plus ludique et plus originale de s’imposer. C’est une attitude d’Influent.
- Calculer, Réagir, contre-attaquer : Le combattant est plutôt sur la défensive avec des techniques et des réactions qu’il a apprises et répétées. S’il attaque, c’est plus par devoir que par envie de dominer. C’est une attitude de Consciencieux.
- Fuir, accepter, se soumettre : on l’a vu, c’est une attitude de Stable. J’ajouter que n’importe quel profil psychologique peut se retrouver en position de soumission ou de fuite : il suffit de perdre sa confiance en soi ou d’avoir peur.
Nous avons défini les tactiques, les profils psychologiques et les attitudes possibles. La relation entre l’attitude et le gain de combat semble plutôt bien établie avec le schéma suivant :
Conclusion
La conclusion est plutôt simple :
- Être Dominant permet de provoquer le point : Soyez Dominant !
- Être Influent permet de démultiplier les tactiques certes, soyez innovant…Mais dans une volonté de vaincre. Donc soyez Dominant !
L’entraînement doit vous permettre de prendre confiance et de motiver votre penchant pour l’extraversion. Sans cela, vous ne marquerez pas de points. Le cri est une forme d’extraversion. L’abandon momentané de l’empathie et la concentration sur vous et vos objectifs vous aidera dans votre propre dépassement.
Notez que gagner des assauts n’est qu’un objectif. La contemplation paisible en est une autre. Dans ce cas, et cela fera l’objet d’un autre développement autour du Tam Thê, et il faudra plutôt tendre vers le Stable.
Dans un prochain exposé plus technique, nous verrons avec des applications pratiques comment :
- Améliorer son attitude pour tendre vers un état de Dominant, quel que soit son profil psychologique de départ. L’utilisation de techniques d’autosuggestion ou d’imagerie mentale peuvent aider.
- Reconnaître et travailler ses tactiques propres, en accord avec son profil psychologique.
- Connaître les autres tactiques pour plus de polyvalence.
Par Võ Su Oren BAUM, CN3D
Pour aller plus loin – Bibliographie
Je recommande ces lectures qui m’ont aidé dans mes recherches :
- Sur l’observation des différentes tactiques de combat :
- Tactique et stratégie (Sakura Sensei) https://www.goshinbudokai.fr/strategie.html
- Sur la pédagogie d’apprentissage progressive, classifiée par tactique :
- Logique interne de la boxe anglaise par Bernard Lefort : http://primoangelo2003.free.fr/Mes%20documents/Cours/Cours%20STAPS/Cours%20STAPS%20COMPLET/cours%201/APSA/combat/boxe%20cour.doc
- Considérations sur les distances, déplacements et esquives :
- Mémoire technique pour L’examen de 6ème Dan de karaté de Pierre Yves Le Troquer : https://docplayer.fr/89216803-Memoire-technique-pour-l-examen-de-6eme-dan-karate.html
- La méthode DISC :